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Sombre Baladin [Sans rapport avec Wakfu]

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Sombre Baladin [Sans rapport avec Wakfu] Empty Sombre Baladin [Sans rapport avec Wakfu]

Message par Smyrne Sam 14 Mar - 12:27

Comme je l'ai évoqué dans le post-it, je en exemple de BGs plus ou moins bon, voici une de mes créations.
Il s'agissait de mon BG pour le Jeu Bloodfight. Mon personnage se nomme aussi Smyrne, toujours en rapport avec le caractère de cet ange déchu...
Il s'agit sans doute d'un de mes meilleurs textes (meilleur que le Chant du Sacrieur en tout cas) ainsi que le plus long.
Bonne lecture.




Quand me suis-je éveillé ? Je ne peux le dire. Le cycle du temps s'est déroulé sans que j'en aie réelle conscience tout comme aujourd'hui il continue son chemin sans que je ne puisse comprendre ou saisir son effet sur mon corps, mon âme ou mon esprit.
Je sais simplement que mon réveil fut provoqué par un son dissonant presque douloureux par les vrilles qu'il semblait provoquer dans mon cerveau.
Je sentis un air qui me semblait pur titiller ma peau alors que la chose qui enclavait mon corps s'ouvrait telle la corolle d'une fleur.
Lentement et avec une infinie prudence, je me relevais.
Mon corps que je découvris nu frissonna dans l'air froid du lieu. Ce lieu qui fut celui de ma "naissance" a disparu de ma mémoire le temps, aussi bien son aspect que sa localisation. Je ne me rappelle que de la poussière qui recouvrait tout.
Par pur réflexe, j'époussetais une plaque incrustée dans mon "lit". Dessus était inscrit : "Smyrne Erean".
Je supposais qu'il s'agissait de mon nom et encore à ce jour, c'est en ces termes que je me fais appeler.
Je découvris non loin de là une armoire où mon "nom" était encore inscrit, j'y récupérais des vêtements que j'enfilais avec aise, protégeant ainsi ma peau du froid qui envahissait la pièce. Dans un même temps, deux longs poignards tintèrent dans des fourreaux fixés au pantalon.
Instinctivement, je me mis à jouer avec comme un enfant qui redécouvre un vieux jouet. Je jonglais avec les lames, entamais quelques pas virevoltant puis les rengainais d'un geste rapide.
Il était clair qu'à un moment où un autre j'avais été formé à leur maniement mais quand ? Par qui ?
Etais-je atteint d'une forme d'amnésie ?
En fait, je m'en contrefichais...
J'avais un nom, des friches et des lames. Que demander de plus.
Je quittais la pièce et me mis à errer dans un dédale de couloir. Après une masse de temps perdue à cause d'un sens de l'orientation déficient, je finissais enfin par atteindre une sortie.
La lumière m'éblouit et me brûla cruellement. Je sentais mon visage et mes mains se déliter comme de la cire sous la morsure des rayons.
Je replongeais à couvert et attendais. La clarté finit par devenir une masse de ténèbres. Je me décidais à sortir de ma tanière.
Une nouvelle lumière m'inonda mais bien moins agressive. Je reconnus la lueur argenté de l'astre de lune. Cela signifiait que ce qui m'avait cruellement meurtri était le soleil ?
En ce cas ? Qu'étais-je pour souffrir ainsi ?
Dans quel stupide conte de fées étais-je tombé ?
Par acquis de conscience, je passais ma langue sur mes dents et....ma langue heurta deux crocs démesurés pour une bouche humaine.
Pris de violentes contractions, mon estomac se convulsa et je crachais un peu de bile.
Je pense qu'un individu passant à ce moment aurait pu entendre mon cerveau fonctionner à plein régime.

Comment étais-je devenu une créature mythique ? A moins que je l'ai toujours été ?
Un instant je sentis la folie poindre à la lisière de mon esprit. Cette pointe qui transperçait mes pensées eut un effet salvateur.
Je rejetais tout d'un bloc.
Plus d'hypothèse.
Rien.
J'étais Smyrne Erean. Rien d'autre.
Je me calmais du moins en surface car je me mis à déambuler telle une marionnette dans des bois qui entourait la cache d'où j'étais sorti.
Combien de temps mes pas me guidèrent vers nul part ?
Je ne peux le dire car c'est à ce moment que le temps s'arrêta pour moi de manière définitive.
Je ne parle pas d'immortalité. Je parle de cette notion du temps qui s'écoule. J'étais devenu incapable de ressentir ce passage lent ou rapide. Je percevais les changements dans la luminosité ou dans les sons forestiers mais je n'avais plus ce ressenti diffus qui nous informe que le flot du temps agit sur nous.

Mon errance sans but se termina lorsqu'un bruit inconnu se manifesta à mes oreilles. Un drôle de son qui tintait tantôt désagréablement tantôt agréablement.
Je me dirigeais vers cette curieuse sonorité qui aiguisait ma curiosité et attisait quelque chose qui me semblait être de la faim...
Je découvris un homme assis sur une souche qui jouait d'un curieux instrument à cordes que je ne connaissais pas.
L'homme était d'âge mur, vêtu de loques et de haillons et ne semblait pas m'avoir vu.
Je restais figé un long moment à écouter sa musique.
Lorsque ses mains cessèrent de gratter les trois cordes, il disparut comme un songe.
Sa présence, son aura, son odeur, son corps, tout ce que je pouvais percevoir s'était évanoui mais une chose continuait me hanter...
La mélopée des cordes continuait de crisser dans mon esprit.
En fait, je comptais son tempo.
Les mesures, les notes devinrent mon repère.
Le Temps ne coulait plus pour moi mais la Musique l'avait remplacé.
Tout autour de moi devint une sorte de partition.
Du moins devenait un mélange de mouvements et de lieds puisque je n'avais aucune connaissance en solfège.
Mais avec la Musique-Temps, je finis par tout assimiler à des notes de mon invention.
Et à mesure que de nouvelles mélodies entraient dans mon être, je sentais une soif augmenter et devenir dévorante...

Etant un vampire, j'étanchais cette soif dans le sang d'animaux prédateurs ou non que je rencontrais au hasard de mon errance.
Malgré tout une autre soif souillait mon corps. Quelque soit la quantité de sang que j'absorbais, cette sensation ne disparaissait pas.
Un autre changement apparu.
Mes mouvements perdirent de leur raideur et s'accordèrent aux mélodies des lieux. Ma démarche devint celle d'une sorte de danseur, je marchais ou courais suivant la rythmique du lieu où je me trouvais.
Puis après plusieurs sonates, j'aperçus une immense structure au loin.
Bâtiment immense et gargantuesque de béton et d'acier.
Comme beaucoup, j'y pénétrais me noyant dans une multitude de canons boueux qui aurait presque occultés ma Mélodie si celle-ci s'était révélée plus faible.
Je m'installais dans un quartier mais un faux-accords vint troubler mes danses erratiques.
Il s'agissait d'un autre vampire.
Cela signifiait que je n'étais pas seul et je compris vite que cette cité n'était qu'un immense cheptel pour vampire.
Je chassais cette dissonance dans une valse endiablée.
La mesure fut trop rapide pour mon opposant et bien que je jouais mes notes sans puissance, il finit par succomber.
J'investissais le lieu et en faisant le centre de mes bals solitaires.
Mon quartier. Ma piste aux multiples ruines qui permettaient tant et tant de nouveaux pas et de nouvelles mélodies qui emplissaient ma Musique-Temps...

Mais la Soif était toujours là et le sang humain que je trouvais en ces lieux ne la satisfaisait pas.
Mes seuls moment de répit venait quand je dansais, valsais et virevoltais face à d'autres vampires.
Le Chant des lames et le tonnerre des coups de feu calmaient cette douleur.
Le Sombre Baladin commença alors a erré dans la Cité...
Ni haine, ni justice ne suivent mes pas.
Seule la Musique me guide vers des vampires aux Chants puissants...
Smyrne
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Message par Smyrne Sam 14 Mar - 12:29

Comme je l'ai écrit dans ma précédente symphonie, le Chant de puissants vampires m'attirait.
Du moins, je l'exprime ainsi aujourd'hui. Mais dans les faits, les choses n'étaient pas aussi simples ou plutôt moins idyllique.
Alors que je m'installais dans le quartier dont j'avais chassé le précédent régent, je sentais un air morne et fade. Une multitude de voix semblait entonner cette supplique insipide qui tintait à mes oreilles sans cesse.
J'étais devenu le nouveau leader immortel de ce quartier et les humains qui m'apercevaient voyaient leurs mélodies changer vers un rythme plus lent encore.
La crainte. Cela transpirait dans la mélopée qui résonnait en ces pauvres êtres. Ce lieu n'était qu'une sorte d'élevage ou de troupeau humain.
Ces créatures perdues ne semblaient avoir pour seule raison d'existence que de servir d'aliment à d'autres créatures de ma race.
Un sentiment que je n'avais pas connu dans la forêt et lors de mes errances se sculpta dans mon âme. Etait-ce de la pitié ? Ou autre chose ?
Du désespoir ? Ma Musique-Temps se synchronisait à ce Chœur morne.
Commençais-je alors à ressentir cet étrange sentiment qui corrompait la mélodie de ces humains ?

En tout cas, je finissais par m'habituer à cette odieuse symphonie et je me mis même à danser dessus, comme une sorte de pantin désarticulé. Mes colocataires mortels commencèrent alors à me pendre pour fou et donc me craindre encore plus que le précédent vampire.
Cette peur altéra d'autant plus la mélodie de ces êtres pathétiques qui devint réellement désagréable à mes oreilles.
Même ma Musique-Temps devenait instable à cause de ce flot d'émotions et cette instabilité rendait mes pas plus erratiques et étrange accroissant encore mon étrangeté...même pour un vampire.
Aussi je me mis à quitter de plus en plus le quartier pour errer dans diverses ruines dont les aspérités me permettaient de créer de nouveaux pas de danse. Loin de mes rues mon tempo retrouvait sa forme habituelle et cela me rassurait mais d'un autre côté, je m'étais attaché à ce chant désagréable et ne plus l'avoir me manquait.
Une cruelle ambivalence naquit dans mon être sans compter que mon étrange Soif perdurait sans que je puisse la contrôler. Seuls les combats que je menais pour danser dans de nouveaux lieux l'apaisait et encore bien peu.
Lors d'un de mes duels, de nombreux changements m'assaillirent.
Je garde un souvenir précis et exact de cette escarmouche. La Vampire se nommait Kaena. Une femme dont la symphonie exerce encore une extrême attirance sur mon âme.
La musique qui se dégageait de cette créature était envoutante et douce et quand la bataille commença, elle garda ses qualités mais le rythme devint plus fort et une puissance cachée s'en dégageait. Ma Musique-Temps fut engloutie et submergée par cette ode au charme et à la séduction.
Le combat fut long et intense. Je dansais comme jamais enchainant des mouvements vifs et rapide et des valses lentes et appliquées.
Malgré tout, je ne parvenais pas à venir à bout des défenses de la femme.
Nous étions tous deux couverts de blessures et sans doute à cause d'un manque d'expérience, je m'effondrais le premier.
Lorsque je m'éveillais, elle me regardait d'un air hautain et supérieur mais elle semblait à bout e force et sa mélodie diminuait en intensité à chaque seconde.
Elle se détourna et quitta les lieux en boitant.

Une brûlure me lançait dans la nuque. La morsure de la combattante Kaena.
Une autre chose me dérangeait. Ma Soif. Elle avait disparu.
Pourquoi ? Qu'est ce qui avait changé lors de ce duel ?
Je m'interrogeais là-dessus alors que je rentrais chez moi.
Lorsque je m'étalais dans ma tanière, je sentais la chanson de "mes" humains.
Ils étaient inquiets. Pour mon sort ?
Un sourire las naquit sur mon visage. Mais au fait, à quoi je ressemblais ? Question futile qui disparue dans les affres de mon inconscience.
Lorsque que je réveillais, la Soif était revenue mais moins présente que d'habitude.
Un humain était à mes côtés et fila lorsqu'il vit mes yeux s'ouvrirent.
Je me relevais et bu une coupe de sang.

La Mélodie inquiète de mes colocataires avait disparu.
Je me remis à errer au sein du quartier mais parmi les humains pour comprendre les notes qui composaient les partitions de ces pauvres drôles qui vivaient sous ma protection.
Dans ces errances, je parvenais à identifier quatre sonates différentes :
- une chanson suave et envoutante, sirupeuse qui souillait mes sens et mon esprit.
- une chanson rythmée et réglée qui galvanisait mon âme et mon corps.
- une chanson primitive, forte et brûlante comme le soleil.
- et enfin, la dernière était étrange, une musique fluette à peine perceptible qui semblait changer constamment.
Il s'agissait des quatre races vampires ma Musique-Temps s'accordait à chacune d'elle sans distinction, je supposais donc que mon essence était liée à la quatrième race.

Au fur et à mesure que des mouvements de ma Musique-Temps passaient, je sentais les lieds des habitants de mon quartier changer, devenir moins morne et plus....confiante.
J'avais repoussé plusieurs autres buveurs de sang et je ne chassais que peu parmi les humains. Je préférais nettement celui d'animaux sans doute à cause de la période de ma vie passée dans mes forêts.
D'ailleurs, je remarquais que lorsque je quittais la Cité, ma Musique changeait, elle devenait moins synthétique, plus pure mais aussi se remplissait d'un sentiment diamétralement opposé à celui qui rampait dans la Ville Sanctuaire.
Cela me permettait de comprendre une part des notes cruelles qui emplissaient la ville.
Une question naquit dans mon esprit sombre : Comment effacer une part de ces notes ?
Non pas par bienveillance mais uniquement pour calmer la mélopée qui vrillait mon âme.

Et la solution me permettait de faire d'une pierre deux coups : en combattant des vampires qui traitaient leur cheptel comme une masse négligeable et sacrifiable.
D'une certaine façon, je considérais les humains sur mon territoire comme négligeable, mais c'était MA masse négligeable.
Et leurs chants m'intriguaient.
Mes combats eurent l'effet prévu, des humains rejoignaient mon quartier avec une chanson plus douce que les miens.
Leurs chants se mélangeaient à celui habituel et l'adoucissaient et finirent même par changer entièrement l'arpège de toute la sonate.
Les rumeurs se répandirent parmi tous mes habitants et la chanson ressembla de plus en plus à celle hors de la Cité.
Certains parlaient de moi comme une sorte de justiciers.
D'autres plus réalistes me voyaient comme quelqu'un qui poursuivait un but.
Peu parlait de moi comme d'un bon maître mais tous s'accordaient à dire que je leur fichais la paix et que ce n'était déjà pas si mal.
Grâce à cela mes danses reprirent une forme plus fluide et je ne ressemblais plus à cette caricature de danseurs aux tendons tranchés.
Mes pas redevinrent des valses agréables à voir même pour des humains...
Les enfants furent des spectateurs curieux et intéressés et les craintes de leurs parents ne se réalisèrent jamais : arracher la gorge d'un enfant ne faisait pas parti de mes intérêts.
Car les enfants étaient des notes importantes sur les partitions de mon quartier. Ils étaient les "clés" qui marquaient le début d'un nouveau morceau.
Et ce symbole était pour ma Musique-Temps la chose la plus précieuse des choses.

Je suis un Sombre Baladin.
Je danse dans les Ténèbres pour l'apaisement de ma Soif mais aussi pour écrire une nouvelle mélodie pour "mes" humains.
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Message par Smyrne Sam 14 Mar - 12:30

Cela fait un moment ami qui lit ces lignes manuscrites sur des partitions que je te parle de cette Soif étrange qui subjuguait tous mes autres besoins physiques, aussi vais-je te décrire quelle fut mon attitude face à Elle.
Bien sûr ces évènements sont la suite directe de ceux contés précédemment.

Tandis que je calmais du mieux que je pouvais les dissonances de mon lieu de vie et donc de ma scène, ma Soif revenait périodiquement, étanchée ou non au gré de mes bals morbides.
Poussé par une curiosité macabre, je décidais de ne plus me battre pendant une symphonie. Cependant ayant vu l'effet d'un manque de sang sur d'autres vampires et comparant mon étrange addiction à cela, je m'enfermais dans un lieu vide où jamais mes notes errantes ne venaient trainer leurs sonorités.
La Musique-Temps défila et égraina sa douce mélopée mais à mesure que les mesures passaient, je la sentais s'altérer. Elle devenait plus grinçante à mesure que ma Soif augmentait.
Si au commencement de l'expérience, elle était comme un air de hautbois, elle se tordait maintenant comme les notes les plus stridentes et grimaçantes d'un violon. Cela se répercuta sur mon corps qui convulsait selon ce tempo étrange.
Vint le moment où n'y tenant plus, je me relevais la gorge en feu et le corps vibrant d'une étrange cacophonie intérieure. Ma Musique-Temps n'était plus qu'une odieuse parodie acérée et coupante de ce qu'elle avait été. Je me relevais donc pareillement aux zombies des films de série Z. Ne prenant pas appui de mes mains, seulement par la force de mes jambes et de mes genoux tandis que mon torse trainait dans la poussière jusqu'à ce que je fus debout.
Je tanguais un peu.
Mes bras, mes jambes, ma tête. Tous mes membres semblaient suivre l'air arythmique qui me servait de nouveau repère.
Je quittais ma cache et traversait de le quartier comme possédé. Ma propre Musique m'obnubilait et asservissait ou détruisait la moindre pensée cohérente et n'empêchant pourtant pas que tout soit graver dans les méandres de mon cerveau.
Je déambulais donc comme une sorte d'épileptique se tenant debout. Chaque partant de mon corps se tordant au maximum dans un enchainement de pas saccadés et inhumains.
Je sentais dans la mélodie des humains une horreur sans nom poindre.
Ce qu'ils voyaient était-il à ce point hideux ?
Mes contorsions dansantes étaient-elles si odieuses à regarder ?

Quoiqu'il en soit le salut vint d'un Seigneur des Bêtes en maraude qui vint sur mon territoire.
Même lui, créature à l'esprit parfois primitif et violent ne put réprimer un mouvement de surprise devant la folie cahotante qui s'avançait à sa rencontre.
Sa Musique bien que vigoureuse et flamboyante ne put rien face à ma danse désarticulée.
Mes mouvements erratiques furent complètement imprévisibles. Je sentis alors que le vampire lâchait ses dernières inhibitions que ma Soif s'apaisait que ma Musique-Temps bien que toujours brisée et chaotique s'emplit de la rhapsodie du guerrier.
Je le taillais en pièce.
Ou plutôt, telle était la volonté que son Chant me transmit.
Mes lames furent des trainées argentées teintées d'écarlate tandis que je meurtrissais les chairs de mon adversaire.
Il finit par s'effondrer une écume rouge aux lèvres mais les crocs toujours sortis prêt à mordre tel un animal ne pouvant se résigner à la défaite.

Quant à moi. Ma Soif avait disparu mais ce n'était pas le combat ou le sang de mon adversaire qui m'avait rassasié.
Non. Son pouvoir. Sa force. L'éveil des pouvoirs de son sang avait étanché cette douleur qui tiraillait âme, esprit et corps.
Peut-être étais-je stupide ne pas avoir compris cela au fil des combats mais au moins, maintenant, j'étais sûr.
Cette crise m'apporta aussi autre chose.
Les Musiques que je percevais prirent une nouvelle forme, moins confuse et plus subtile. Avant, je ne faisais que percevoir les airs et les mélodies maintenant, je pouvais presque ressentir à quel instrument tout cela pouvait correspondre.
Je ne voyais pas encore en quoi cela pouvait m'être utile mais en tout cas, ma propre Musique-Temps devint plus précise et me permettait de mieux comprendre et d'appréhender le "Temps" des humains.

Encore une chose fut établie lors de cette expérience. Je ne savais pas à quoi je ressemblais.
Et ma danse erratique avait terrifié mes ouailles.
Alors pour la première fois depuis mon entrée dans la Citée, je pris une glace et...
Ne reconnus pas l'homme qui je voyais.
Je savais que c'était moi mais sans me reconnaître, mentalement, ce paradoxe fut intéressant à suivre.

Je me vis donc comme un jeune homme de moins de trente ans.
Les yeux rouges et brillants semblaient incrustés dans un visage d'émail. Etais-je beau ou laid ? Je ne saurais dire. J'allais demander à un de mes villageois.
En tout cas je réalisais aussi que je n'avais pas taillé mes cheveux aux vues de leur longueur. Il allait falloir y remédier.
Et mes vêtements...
Ils étaient fichus. Elimés jusqu'à la corde. Mais je trouvais cela esthétique. Allez savoir pourquoi.

Calmé et doté de nouvelles musiques dans ma tête, je repris mes errances volages au sein de mon quartier sous le regard redevenu inquiet des humains désespérés...
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Message par Smyrne Sam 14 Mar - 12:34

Maintenant que différentes pièces de mon récit sont posées, il est temps que je vous explique comment je devins le Baladin Sombre.
Certes, lecteur, tu peux me faire remarquer que je me désigne ainsi depuis un moment tout au long des lignes et des mots qui forment cette histoire.
Et c’est exact car je trouvais intéressant d’agir ainsi et puis après tout, je suis libre de raconter les choses de la manière dont je le souhaite.
Il s’agit de ma ballade.
Il s’agit de ma geste.
Sombre alignement de notes et de symboles qui fut ma vie et l’est sans doute encore.

Des suites de ma crise expérimentale, mes gens perdirent une part de la fragile confiance qu’ils avaient pu acquérir. Si pour eux et par essence, les vampires étaient des monstres, je faisais parti des pires.
Bien que les laissant en paix, ma curieuse manie de toujours marcher ou courir comme lors d’une danse.
Mon humeur lunatique qui altérait en plus mes menuets éternels.
Tout cela me rendait imprévisible à leurs yeux et donc par extension pratiquement plus dangereux qu’un vampire plus violent envers eux. Qui pouvait savoir si un jour aux hasards de l’étrange musique que je semblais suivre et être le seul à entendre, je décidais de tous les massacrer ?
Qui pouvait savoir si je n’attendais pas un quelconque moment pour agir ainsi ?
De plus mon apparence jouait contre moi. Comment pouvait-on ne pas regarder sans crainte un vampire albinos dans les vêtements qui chaque jour se rapprochaient d’un état loqueteux sans penser à un quelconque démon échappé d’une fosse infernale ? A un fou déconnecté de la réalité ?
Quels effets sur leurs esprits déjà fragilisés par la dureté de ce monde pouvaient avoir les danses les plus étranges que je pouvais interpréter alors que mes longs cheveux blancs ondulent à mes côtés comme un long foulard ?
J’étais un vampire certes. Mais curieusement malgré leur force et leurs pouvoirs les vampires ressemblaient à des humains. Moi. A quel fantasme morbide pouvais-je bien ressembler ? De quelle créature fantasmagorique pouvais-je être l’avatar pour ces pauvres hères ?
J’entendais circuler des noms comme : feu follet, démon blanc, sylphide, incube et autres bestiaires.
Mais d’autres sans doute plus élogieux me nommaient ainsi : Danseur Chaotique, Ermite Erratique, Arcane du Fou et celui que je prends aujourd’hui : Sombre Baladin.
Qui inventa cette dénomination romantique ? Un homme. Plek. Père d’une famille de trois enfants.
Apparemment j’aurais vaincu leur ex-maître avant que celui-ci n’exécute la petite cellule familiale
A cause de cela, cet homme me vit comme une sorte de sauveur envoyé par le Ciel.
A défaut du Ciel comme messager, je me souviens que la lune était très claire ce soir là…
Cet homme fut un rare à réellement et sans doute un peu naïvement à me faire confiance. Et de mon côté, j’acceptais sans doute trop rapidement sa quasi-constante présence dans mon dos.
Certes il était utile. Prêt à donner sa vie pour moi. Prêt à espionner des quartiers plus que mal famés.
En un mot comme en cent, prêt à tout.
Du moins le croyais-je et dans un sens avais raison.
Quoiqu’il en soit je finis par m’habituer à cet air de flûte qui jaillissait sans cesse de cet humain et toujours il resta au mieux de ses capacités à mes côtés.
Il devint en somme une sorte d’intermédiaire entre moi et les humains de mon quartier et ce fut lui qui imposa le nom de « Sombre Baladin ».
« Baladin » puisque je racontais des histoires et des gestes aux enfants mais aussi aux adultes qui n’avaient pas trop peur de venir.
« Sombre » pour mon étrange folie apparente, mon besoin de combat mais aussi les humeurs noires qui pouvaient survenir n’importe quand. Mais aussi à cause de mon attitude globalement insensible. Même si je cherchais à éviter les dissonances dans l’orchestre qu’était mon lieu de vie, je ne faisais pas attention à la vie réelle de ces gens et m’en fichais d’ailleurs éperdument tant qu’elle ne perturbait pas ma propre vie.
Je n’avais pas vraiment envie de changer mais Plek parvient à ce que je me fasse couper les cheveux, histoire de ressembler un peu moins à un mort-vivant…
Il avait été fier de cette plaisanterie et je me demandais combien de membres de ma race la lui aurait fait ravaler de manière expéditive. Cependant, je parvins tout de même à suffisamment terrorisé le coiffeur pour qu’il fasse n’importe quoi et je trouvais que mes cheveux ainsi agencés de manière complètement chaotique semblaient offrir une nouvelle dimension à mes danses.

On pouvait alors dire que cet étrange saltimbanque qu’était le Sombre Baladin venait vraiment de naître.
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Message par Smyrne Sam 14 Mar - 12:35

Comme je l'ai évoqué dans mes précédentes annales, je protégeais quelque peu les habitants de mon quartier.
Disons que je les protégeais de mon mieux des autres seigneurs nocturnes mais laissais en paix ceux qui bafouaient ce que beaucoup appelait la "Justice".
Notion étonnante que celle-ci.
Cette notion semblait d'abord se baser sur une forme d'égalité et le fait que par défaut, nul ne doit nuire à quiconque. En ce cas, moi, suceur de sang, n'étais-je pas un monstre d'injustice qui profitait de sa force quand parfois un besoin de sang humain me prenait et m'empêchait d'apprécier le sang d'autres mammifères, tout aussi agréables à mon palais ?
Ce genre de question me turlupina un moment. En tant que maître de ce quartier, devais-je aussi protéger mes locataires de cette engeance ou devais-je laisser couler ?
La réponse fut évidente.
Au même tire qu'un vampire envahissant mon territoire, ces pauvres loques humaines, bêtes vulgaires se repaissant dans la douleur de leur semblable, provoquaient une dissonance importante dans la mélodie globale de la zone.
Cependant, je les laissais vaquer à leurs occupations dites criminelles. Mais un point de rupture finit par être franchi et je me décidais à leur donner la chasse.
Si dans une certaine mesure le chant qu'ils émettaient ravivait par contraste celui des autres habitants, il finissait aussi par me vriller les tympans et accessoirement la vie des autres humains.
Je partais donc la nuit traquer ces vermisseaux fangeux. Leur mélodie caractéristique les empêchait de se dissimuler dans la masse. Et mon ombre étrange planait sur le quartier. J'affectionnais lorsque je les débusquais, de me placer en hauteur à quatre pattes sur un poteau ou autres promontoires de faible surface.
Et je les fixais de mes yeux écarlates, jusqu'à ce qu'ils s'aperçoivent de ma présence. En bon prédateur, je ne bougeais pas et eux en bonnes proies, restaient figés comme des hérissons devant les phares d’une auto.
Alors je descendais de ma hauteur avec une lenteur toute calculée et mesurée par ma Musique-Temps. Je devais alors ressembler à quelconque spectre vengeur issu des contes.
Puis sans douleur, je les envoyais rejoindre leurs victimes.
Parfois suivant mes humeurs et le rythme de ma Musique-Temps, je les pendais par les pieds et laissais le sang s'écouler par leurs poignets.
Alors que le sang tombait goutte-à-goutte, je goutais à une autre mélodie ou plutôt un mélange de deux chansons : une ode et un requiem.
Les battements de cœur ralentissant jusqu'au néant était une ode à la vie qui disparaissait au profit d'un requiem doux et délicat.
Le sang tombant avec un son mat pareil à un métronome.
Requiem splendide et sirupeux qui ne pouvait que me ravir.
Mais aussi lorsque cette œuvre mort cessait, je me sentais vide comme si moi aussi durant ces quelques mouvements d'une vie déchue, je ressentais moi aussi l'appel du néant et du repos mortuaire...
Et m'échapper de la torpeur qui m'envahissait alors était comme quitter les doux bras de Morphée.

Ce genre de chasse arrivait avec une fréquence régulière et d'une certaine manière, j'appréciais cela.
Le seul défaut de cet amusant petit jeu restait les remontrances de Plek qui me sermonnait sur le fait d'agir ainsi en solitaire. Avait-il oublié ma nature ?
Ou bien au contraire, en était-il par trop conscient et pensait qu'un jour, trop plein de confiance en mes capacités, je tomberais en disgrâce, tué par des humains ? A défaut de me faire changer mes habitudes, cela eut au moins pour effet de me faire réfléchir, chose qui je dois l'avouer ne m'arrivait pas souvent tant j'agissais par instinct et en accord avec ma Musique-Temps.
Et encore une fois, je dois admettre que les moult conseils et réprimandes de cet humain me vinrent en aide.
Je n'ai pas honte de l'avouer, je dois sans doute la vie à "mes" humains.
Je préfère cela à être mort d'ailleurs.

Comment ai-je pu contracter une telle dette ? Bien honteuse sûrement aux yeux de mes pairs. Et bien ce fut au hasard d'une traque et pas des moindres. J’avais ouïe dire qu'un étrange mutant errait dans différents quartiers de la ville. Aussi plus que d'habitude, je me mis aux aguets des différentes mélodies qui pénétraient mon humble zone de vie. J'en sentis une plus forte que les autres, plus primale, un peu comme des percussions au milieu d'un concerto pour violon.
Je passais de longues symphonies à chercher dans chacun des recoins les plus sombres et les plus poisseux du quartier et malgré l'écoute de la mélodie, je ne parvins pas à dénicher ma proie.
Je changeais alors de stratégie, recrutais deux malabars armés jusqu'aux dents -au sens propre- et me mis à attendre.
Rien.
Nada. Juste une mélodie s'éloignant puis disparaissant.
Tout aurait pu se finir ainsi si le lendemain pareil à une sombre partie de "Loup-garou", jeu tant apprécié des enfants qui n'ont jamais rencontré pareil bête (moi aussi d'ailleurs), des cadavres éviscérés n'avaient pas été découvert comme un auguste présage matinal d'une mort en marche.
Légèrement agacé par cela, je repris les fouilles avec plus de vigueur et accompagné de mes deux gars.
Et par hasard, je découvris une zone que je n'avais jamais explorée. Dissimulée au sein d'une mer d'immondices puantes, je vis comme une sorte de grotte, semblable à l'immonde cloaque d'une créature aux proportions dantesques.
L'odeur n'était pas infecte. En fait le mot qui me vint le plus à l'esprit fut : inconcevable.
Qu'est ce qui sur cette planète pouvait émettre un tel miasme ?

En tout cas je m'engageais dans l'orifice laissant mes gardes à l'entrée. Alors que je marchais en émettant un magnifique bruit de succion à chaque pas, j'observais, tous mes sens portés à leurs maxima. La musique à percussion devenait plus forte dans ce goulet ignoble et prenait un ton sépulcral que je n'appréciais guère.
Soudain, je vis la chose, elle ne cherchait pas à se cacher contrairement à moi.
Je l'observais et elle me rendit le regard.
J'étais écœuré par ce que je voyais, je m'attendais à toutes sortes d'horreurs innommables ou cthuliennes mais là...C'était comme un message futur, un avertissement sur le Destin.
La forme décharné qui me faisait face, les membres longs et simiesques, la face anguleuse où deux yeux incandescents me fixaient comme si j'étais un simple gibier mais surtout, deux longs crocs d'ivoires.
Un vampire. Non une caricature, une sinistre parodie, une copie grimaçante et ratée d'un vampire. Mais pas un vrai vampire. Enfin je voulais m'en convaincre. Car sa musique qui était maintenant semblable à une tempête côtière gardait bien en son fond, les relents impavides et majestueux de notre sombre race.
Quelle déchéance.
Un tel funeste sort pouvait-il m'attendre dans un coin de rue ? Pouvais-je moi aussi régressé ainsi à un stade moins qu'animal ?
Bien sûr le bidule en profita pour m'attaquer et ce fut un combat de haute-volée. La fureur et la sauvagerie de la chose mirent à rude épreuve mon style de combat sophistiqué et élégant.
Ses longs bras cherchaient mon cou tandis que mes revolvers récemment acquis cherchaient sa tête. Mes balles la touchèrent mais sans effet comme si la bête ne ressentait aucune douleur.
Je fus touché à plusieurs reprises et seuls mes réflexes me sauvèrent d'une "organectomie" totale.
Enfin alors que je feintais et l'esquivais, je passais dans son dos comme un danseurs fait passer sa cavalière derrière lui.
Et lui vidait mes chargeurs. Le tonnerre des coups de feu me vit vibrer. Cette mélodie aussi était intéressante.
Encore une fois, ma Musique-Temps prévalue sur un adversaire.
Malheureusement, en finir ainsi eut été trop simple et j'entendis au loin et étouffé les armes de mes gardes.
Dans une danse ondulante je courus vers la sortie pour les trouver aux prises avec une bête semblable. Enfin le. Car l'autre avait été proprement décapité. Le survivant tentait d'éloigner les crocs de la bête de son visage et cela semblait particulièrement vain.
Je n'avais aucun moyen de le sauver. Du moins sans mettre ma propre vie en jeu.
Et c'est que je fis. Pourquoi ? Sans doute par stupidité ou alors est-ce un reliquat de ce que les humains appellent "Justice".
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Message par Smyrne Sam 14 Mar - 12:35

La Danse du Néant.
Une danse que je n'avais jamais utilisé car je devais briser ma Musique-Temps pour en user.
Je me concentrais sur cette musique interne et la tordait, altérant rythmes et notes, la faisant grimper dans un crescendo sifflant et douloureux.
Je sentis mon esprit se briser sous cet acte.
Mais tout devint lent.
Le rythme effréné de ma Musique semblait tout engloutir.
Mes os craquèrent, mes tendons se déchirèrent et mes muscles se rompirent mais la force de ces pas et leur vitesse me permirent de réduire en miette la bête, le vampire déchu sans que je m'en rende compte.
Je tombais à genoux...

Une douleur intense me taraudait, je sentais chacune des fibres de mon corps que j'avais mutilé par cette danse.
La Danse du Néant. Je l'avais baptisée ainsi alors que ces mouvements incertains et extrêmes naissaient dans mon esprit. En échange de ma Musique-Temps et de lourdes blessures, elle devait me permettre de venir à bout de n'importe quel adversaire.
Je pouvais le dire maintenant. Elle ramenait tout au Néant. Moi y compris. Je restais ainsi figé dans cette position presque suppliante attendant sans attendre ne sachant si le Temps autours de moi se mouvait ou non.
Un bruit de toux me fit tourner la tête et je vis mon garde du corps survivant se relever péniblement manifestement secoué parce qu'il avait vécu.
C'était une chose de savoir que des horreurs peuplaient ce monde, c'en était une autre de les rencontrer et de les accepter.
Chancelant il s'approcha de moi et se laissa tomber. Il essaya de dire quelque chose qui ne sortit pas puis enfin cracha :

"Bon dieu ! Boss, c'était quoi ce truc ? J'ai jamais croisé un truc comme ça avant !"

Je le regardais impassible que pouvais-je lui répondre si ce n'était une odieuse et pénible vérité.

"Un vampire, Borg, un vampire comme moi" dis-je d'une voix atone.
Les yeux de Borg s'agrandirent comme des soucoupes puis il éclata de rire : "Ah non Boss, il était pas comme vous ce truc, vous êtes bizarre pas monstrueux. Mais c'était vraiment un vampire ?"
-Oui. Il y a des mutants chez les humains alors pourquoi les vampires ne pourraient-ils pas subir telle horreur ? Je viens de le découvrir en même temps que toi et pour un prix trop élevé... Mon regard se perdit dans le vague, je pensais à ma mélodie disparue sans doute à jamais et moi condamnée à une mort lente, ce corps n'ayant plus son métronome...

- Vous en faites pour Clyde, il savait ce qu'il faisait, c'était pas notre première chasse aux mutants et puis je dois dire que c'est bien la première que je vois un vampire tenter de sauver ma peau. Comment vous avez fait ça Boss ? Vous avez comme disparu !
-J'ai sacrifié mon Temps et mon corps, je ne suis plus rien qu'un sac de viande...Si tu me veux me tuer et te faire un nom, je crois que c'est le moment...
-Vous déconnez Boss ! La colère déformait son visage, Vous m'avez sauvé la vie. Quel genre de fils de chienne tuerait le gars qui vient de vous éviter de finir en tripailles ? Allez venez on rentre au bercail.... Après que j'ai enterré Clyde...

L'humain ne vit pas le pâle sourire qui naquit sur mon visage. Justice...Humanité...Avais-je défendu ces choses avant ? Ou avaient-elles toujours été des concepts intangibles et inutiles ?
Je repensais à tout cela durant tout le trajet où Borg me porta.
Cela m'empêchait de sombrer dans une sorte de néant émotionnel, entièrement axé sur la perte de ma Musique-Temps.
Je ne percevais même plus les autres Mélodies.
Je soupirais....

Je ne peux dire combien de temps ma guérison dura mais d'après Plek, au moins trois jours. J'avais dormi tout ce temps, mon habitation toujours gardée par Plek ou Borg.
Je ne l'ai jamais dis à Borg, mais je lui devais ma survie à lui et à feu Clyde. S'ils n'avaient pas retardé la bête sans doute m'aurait-elle pris en sandwich avec l'autre et je serais aujourd'hui un tas de chair anonyme.
J'avais une dette envers les humains aussi je voulais l'éponger au plus vite...Mais ans ma Musique-Temps je ne pouvais rien faire.
Un des enfants de Plek m'avait apporté une fleur blanche. Je la regardais jusqu'à ne plus la voir.
En soit elle ne m'évoquait rien mais je me vidais le cerveau en la fixant ainsi et après plusieurs jours ainsi, je sombrais dans un état léthargique.
Je rêvais de sons et d'images. Je ressentais la douleur de la Danse du Néant. J'écoutais à nouveau ma Musique-Nihiliste.
Je m'éveillais en sueur.
J'avais Soif.
De sang. De pouvoir.
Il n'y avait plus de Musique-Temps dans mon esprit.
Seulement une longue litanie.
Un sourire mauvais passa sur mon visage.
Bientôt cette litanie serait un requiem.
Ce que j'avais laissé s'échapper une fois allait maintenant connaître son sort funeste...
Servant d'aliment pour ma Soif mais aussi...Pour ma Musique-Temps.
En dehors de tout tempo. D'un pas trop rapide pour être humain. Sans aucun geste superflu, telle une machine de mort allant donner son onction, je partais en direction du lieu du combat...
Jamais deux sans trois...
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Message par Smyrne Sam 14 Mar - 12:36

Mes pas me guidaient vers ma destination. Mes mouvements habituellement fluides semblaient rigides. Aucune musique n'animait plus mon corps, je n'étais plus qu'un cadavre animé par sa seule volonté. Mon allure résignée devait sans doute me donner l'air d'un quelconque ange exterminateur et sans doute pouvait-on me qualifier ainsi. Mais plutôt qu'un ange, je me voyais tel un automate construit dans le but de tuer une cible déterminée.
Enfin, j'arrivais dans la décharge de mon premier combat.
Il n'y avait rien si ce n'était le petit cairn déjà plus ou moins recouvert d'ordure de feu Clyde.
Je m'avançais à découvert sans aucune considération pour ma vie en sursis. Et alors que mes pas résonnaient dans les flaques, j'entendis un écho et pus voir sortir de la grotte, une imposante créature.
Il n'y avait aucun doute, elle appartenait à la même engeance mais il se dégageait d'elle au delà d’une aura de corruption évidente, une forme de gloire et de majesté déchue qui m'intimidait.
La bête était bien large comme deux hommes et si elle ne se tenait pas voutée en appui sur ses deux longs bras musculeux, elle devait bien mesurer dans les deux à trois mètres.
Ce n'était pas un défi de choix mais plutôt un acte fou de celui qui de toute manière va brûler dans un dernier baroud d'honneur.
Nous nous contemplâmes un moment, moi de mes yeux écarlates et elle de ses yeux d'or. Aucun de nous ne pris de position de garde.
Nous jaugions seulement la force de notre opposant.
Et nous avions tous les deux compris qu'aucun des deux ne gagnerait ce combat...
Le monstre retroussa ses babines révélant sa dentition du parfait prédateur. Je me contentais de prendre appui sur mes jambes et de sourire.
Une infinité passa pour moi avant que la créature ne se jeta sur moi. Avec légèreté, j'esquivais ses coups maladroits.
Enfin en apparence car l'un d'eux me faucha alors que j'en esquivais un autre. Je sentis mes côtes craquées et le sang affluer dans ma gorge.
Je n'avais aucune mélodie sur laquelle me mettre en rythme...
La perte de ma Musique-Temps représentait vraiment une perte totale pour moi.
Malgré tout, je luttais, tourne vrillant, bondissant et tranchant de mes lames la chair de mon adversaire. Cependant ses blessures se refermaient à peine mes poignards dans son corps.
J'étais dans la *bip*...Au sens propre comme au figuré.
Merci à mon affliction, je ne ressentais pas l'épuisement mais je le savais présent et tôt ou tard j'y succomberais et finirais en hachis sur tas de boue.
Quelques passes eurent encore lieu quand soudain la bête, emportée par son élan, glissa sur un quelconque déchet.

Ce fut LE moment, l'instant qu'il me fallut.
Je me remémorais, cette musique dissonante qu'avait provoquée ma Soif...
Je me rappelais l'enchevêtrement des notes et de l'orchestre cacophonique de la Danse du Néant. Et un air de clavecin envahit mon esprit.
Poignant et déchirant, le chant cristallin de l'instrument brûlait mon être et mon esprit.
Alors je me jetais sur le mutant.
La Danse du Néant : Premier Mouvement : Nexus

Et je tourbillonnais autours de mon adversaire devenu proie. Je le lardais de coups à la limite des forces de mon organisme.
Je n'étais plus qu'une masse indistincte.

Deuxième Mouvement : Le Bal des Damnés.

Je jetais mes lames pour sortir deux armes à feu et comme si je valsais avec la bête, je lui tirais dans le dos. Profitant des charges brutales qu'elle me fit pour retourner cette violence primaire contre elle.
Mais elle tenait bon.

Troisième et Dernier Mouvement : Le Crépuscule des Dieux.

Cette fois mon corps implosa.
Tout comme la dernière fois, mes chairs se rompirent. Les inhibitions de mon organisme n’étaient plus. Je dépassais ces limites au prix de ma vie.
Seule mon immortalité m'évitait de périr dès le premier coup lancé.

Lorsque j'eus fini cette danse, le clavecin s'évanouit. Ma Soif disparut aussi. Seule restait l'implacable maîtresse qu'était la douleur.
Je restais pourtant debout et flageolant.
L'être abject baignait dans son sang et n'était plus qu'une masse informe.
Comme je l'avais dis, il n'y avait pas de vainqueur car je chutais dans la fange. L'épuisement et les dommages de la Danse du Néant venaient de prendre leur dû.
Je ressentais cette même torpeur que quand j'écoutais la Vie quitter un corps mais là nulle ode, nul requiem, nul opéra ne venait transcender tout cela.
La Mort était-elle à ce point morne ?
Sans savoir pourquoi, j'éclatais d'un rire sauvage et fou et me retournais.
L'aube pointait sa crinière d'or.
Il était si tard ?
Encore une fois la perte de ma Musique-Temps me jetait dans le gouffre.
Je sentis la chaleur monter et commencer à me brûler.
Ce n'était pas si désagréable...
Je voulais juste rester dans cette torpeur et entendre la Musique...
Le soleil monta encore un peu...
Comment ne pouvais-je pas aimer de revoir cet astre de vie qui allait m'achever ? Alors que mon corps se délitait, je souriais...
Le Repos. Enfin.
Sans savoir pourquoi j'avais l'impression de toujours l'avoir chercher. Pourtant je n'étais pas éveillé depuis si longtemps ? Si ?
Après tout...
Tout se finissait maintenant...
Cendres au vent...
Smyrne
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